Cécile Chabot est l’auteur de cet article et vient de publier son premier roman, « Le marchand de la mort »
Premier article invité du blog de Cygnification, en la personne d’une amie, Cécile Chabot, coach, juriste et écrivain. Elle a publié d’ailleurs son premier roman, « Le Marchand de la mort », une enquête policière durant l’ère Maya. Elle nous donne aujourd’hui ses conseils pour développer son optimisme.
Vous pouvez la retrouver sur son site ou sur son facebook et télécharger gratuitement les 100 premières pages du « Marchand de la mort »
En tant que coach, je m’intéresse depuis longtemps aux travaux de Marin Seligman sur l’optimisme. Les trois exercices qui suivent sont tirés de ses ouvrages.
En tant qu’écrivain, il est pour moi vital de disposer d’une certaine dose d’optimisme, de l’entretenir et de le développer.
Comment, sinon, voulez-vous que j’arrive au bout d’un projet aussi complexe que l’écriture d’un roman avec deux meurtres, deux vols et une dernière tentative d’assassinat ; le premier meurtrier n’étant pas le second et le second voleur pas le premier ni même le premier meurtrier (si vous vous perdez, c’est normal, c’est l’intrigue du Secret du masque de jade, qui sera tout sauf simple à démêler : je défie quiconque de savoir à l’avance « qui l’a fait » !).
Pour ne pas me décourager (et l’optimisme est, finalement, cette faculté de ne pas se décourager face aux obstacles), il me faut une sacrée dose d’optimisme.
Et comme je n’en déborde pas naturellement, d’optimisme… je me coache (et fais donc mentir l’adage selon lequel « cordonnier est le plus mal chaussé »).
Et pour ça, j’utilise trois exercices simples.
Exercice #1 : Recadrer
Bon, celui-là n’est pas le plus simple mais avec de l’entraînement, j’y arrive. Face à une déconvenue, à un obstacle, à un problème, je m’oblige à voir l’aspect utile (je ne vais pas employer le mot « positif » qui risque de faire hurler certains mais « utile » : qui serait contre ?).
Et des obstacles, des déconvenues, croyez-moi, j’en rencontre dans mon activité d’écrivain ! Le dernier exemple en date ?
Cette semaine, j’ai découvert avec horreur sur Amazon que le fichier que j’avais téléchargé contenait encore des fautes (c’est une longue histoire, liée à l’utilisation d’une re-lectrice « professionnelle » qui ne savait pas manier le track change).
Je l’ai découvert car un internaute a laissé une critique impitoyable sur cet aspect des choses.
Ouch, ça a fait mal ! Très mal.
D’autant plus que je mets un point d’honneur à conduire cette activité en professionnelle, en faisant appel donc à des professionnels pour la couverture, la relecture finale…et donc, découvrir cette « bourde »-là a fait mal.
Comme je ne suis pas optimiste de nature, le moulin à catastrophe s’est enclenché immédiatement : plus aucun acheteur ne voudrait de mon livre après une telle critique, les ventes allaient s’arrêter, j’allais redescendre dans les profondeurs du classement et disparaître dans l’oubli d’une carrière avortée (ne riez pas, je suis comme ça…et c’est très douloureux sur le moment-même).
Et puis, j’ai mis en place « l’avocat de la défense » (je suis juriste, aussi) et j’ai commencé, consciemment, à stimuler d’autres pensées : « et bien, au moins, je sais qu’il y a des erreurs et la correction de celles-ci est sous mon contrôle ; je peux donc redresser la situation ». « Et puis, malgré le commentaire cinglant sur les fautes, ce lecteur m’a donné quatre étoiles en qualifiant l’histoire d’intéressante ; si même un lecteur en colère par rapport à ces fautes de frappe le dit, c’est que c’est vrai ! ».
Dernière pensée qui m’est venue : « ce livre, une fois corrigé, il est comme neuf, sans fautes pour les nouveaux lecteurs : le dommage n’est donc que pour les lecteurs qui l’auraient acheté avant ».
Et finalement, j’ai cherché le moyen de remédier à ce problème tant pour ce lecteur (en lui écrivant un message en réponse à son commentaire, lui proposant un exemplaire « propre » dédicacé) et les autres acheteurs (je vais proposer l’échange à mes followers sur twitter, aux abonnés de ma chronique et aux fans de ma page facebook : bref, toutes les personnes que je peux atteindre).
Le recadrage en question a donc consisté en :
- Trouver des idées qui me remettent en contrôle (« corriger, avertir, répondre au commentaire).
- Remettre en cause les conséquences, supposées dramatiques, de l’incident (même si ça m’ennuie vraiment, toujours).
Ça, c’est un exercice « à vif », face à un problème.
Difficile à réaliser si on n’est pas déjà un tant soit peu entraîné…
Et mon entraînement consiste en quelque chose de très simple : me poser chaque jour, deux questions.
Et y répondre par écrit.
Exercice #2 – « Qu’est-ce qui a bien été ? »
C’est donc la question que je me pose chaque soir par rapport à la journée qui vient de se passer, ou le matin à propos de la veille.
Remarquez qu’il ne s’agit pas de faire preuve d’un positivisme béat.
Non, simplement redresser la balance.
En effet, j’ai trop souvent l’habitude de me focaliser sur ce qui n’a PAS été (et vous ?).
Donc, ici, ce que je fais, je repense à ce qui a VRAIMENT bien été (pas question de mettre des choses « pour rire ») et j’essaye d’en trouver trois.
Par exemple :
- J’ai écrit le nombre de mots que je m’étais fixé.
- J’ai reçu un appel d’un recruteur pour une mission de consultance juridique.
- Je suis allée courir une heure.
Donc, des « vraies » choses qui ont bien été. Et je les note. Chaque jour.
Un plus à l’exercice qui le rend autrement puissant, c’est de noter à la suite de ce qui a bien été le « pourquoi » :
- J’ai écris le nombre de mots que je m’étais fixé …parce que je suis déterminée à terminer ce projet.
- Un recruteur m’a appelée pour une mission de consultance juridique…parce que j’entretiens mon réseau professionnel.
- Je suis allée courir une heure…parce que je veux participer au semi-marathon de Bruxelles et faire ce qu’il faut pour ça.
Réaliser l’exercice une fois n’apportera aucun changement. Ce qui compte, c’est de poursuivre celui-ci pendant une certaine période de temps, au moins deux semaines.
Exercice #3 – « De quoi suis-je reconnaissante ? »
Après la question « qu’est-ce qui a bien été ? », Je me pose aussi celle-là…
Et franchement, cela aide à remettre de la distance.
Alors, de quoi suis-je reconnaissante ?
Cela varie selon le jour.
Cela peut être aussi simple que :
- Avoir des amis qui me soutiennent dans mon projet d’écriture.
- Vivre dans un lieu et une époque de prospérité (relative) et de paix.
- Avoir la capacité de créer et d’écrire.
Et bien d’autres choses, certaines plus personnelles, certaines liées à mon entourage, aux circonstances…
Et donc, les trois exercices en question m’ont permis au fil des mois de développer mon optimisme (rassurez-vous, il me reste un fond suffisant de pessimisme pour faire de moi une bonne réaliste).