Certains enfants en échec scolaire finissent par se persuader qu’ils ne sont plus bon à rien…
Quatrième et dernière partie de notre dossier sur la confiance en soi. Aujourd’hui nous finissons par ce que nous cherchons souvent, à tort, en premier : créer des résultats.
Depuis notre enfance, nous sommes conditionnés à fournir des résultats. A l’école maternelle, nous étions fiers de ramener notre beau dessin à nos parents, qui nous félicitaient de notre talent. Nous devenions ensuite de bons ou de mauvais élèves en fonction de nos résultats à l’école primaire, le collège, puis le lycée. Jusqu’à ce que s’ouvre à nous l’université ou diverses écoles.
Pourquoi courons-nous après les résultats ?
J’ai ce souvenir de l’école primaire, de deux types d’élèves dans la classe : les cancres, assis au fond, qui ne brillaient pas pour les études ; et les « intellos », aux premiers rangs, pour qui ramener une note en dessous de 15 était une vraie catastrophe. J’étais un de ces enfants, pour qui ramener une mauvaise note signifiait que je n’étais plus bon à rien. Jusqu’au lycée, j’ai d’ailleurs cru que je ne me résumais qu’à ces résultats : autant vous dire que ma confiance en moi était en relation avec mes résultats scolaires, qui déclinaient. J’ai fini par quitter le rang des très bon élèves pour arriver dans un groupe que je ne connaissais pas : celui des enfants aux résultats moyens, qui se cherchaient eux-même avant de courir après les bons résultats.
Avec le recul, je comprends mieux comment, à l’époque, j’aurais pu renverser la vapeur. C’est d’ailleurs ce qu’explique en partie Claire Blondel dans cette vidéo :
Je ne rentrerai pas dans le débat sur la réforme de notre éducation, je serais bien incapable d’avoir un avis pertinent sur le sujet.
Mais c’est malheureusement un fait : vous pouvez faire preuve de la plus grande des intégrités, la plus bonne des intentions et les capacités les plus pointues, vous n’êtes jugés que par vos résultats. Un exemple ?
Un blogueur bien connu du milieu, Aurélien Amacker, décida un jour de quitter son travail, pourtant bien payé, pour se lancer dans une aventure humaine, parcourir le monde, raconter son périple sur son blog et vivre des revenus de son site. Il raconte qu’un de ses amis, ingénieur, ne croyait pas du tout en son projet. Pourtant quelques années plus tard, Aurélien vit de son site et continue de voyager. Son ami, quant à lui, lui demande régulièrement conseil pour lancer sa propre affaire. Il a vu les résultats d’Aurélien, et a jugé qu’il était une personne de confiance pour l’aider à son tour.
Mais doit-on se dire que seul comptent les bons résultats ? Non, bien évidemment. C’est toute une démarche personnelle que de transformer la vision que l’on a de ses résultats.
Relativiser ses résultats
Tout d’abord, les bons résultats. Il ne faut pas oublier que ces résultats ne comptent que s’ils ont été obtenus en répondant à nos valeurs morales, notre bonne intention et nos compétences. Vous connaissez sûrement des exemples de personnes ou d’entreprises fournissant des résultats exceptionnels, mais à l’intégrité douteuse ou aux talents bancals. Vous leur faites confiance pour autant ? N’oubliez pas l’importance d’avoir bonne réputation !
Si vous avez bien suivi les quatre points de la confiance au fil de ces articles, vous comprenez qu’il est important que les résultats soient issus de l’addition de l’intégrité, l’intention et des capacités.
Mais en cas de mauvais résultats, que penser ? Que faire ?
C’est là qu’entre en jeu l’optimisme : comprendre ce qui a échoué, apprendre de cet échec, relativiser son erreur, et avancer. Ne pas faire comme l’enfant qui considère son résultat comme la fin du monde, mais voir quelle expérience cet évènement malheureux nous apporte.
Quelques conseils pour améliorer ses résultats :
• Définir ses résultats : trop souvent, on se sent malheureux car nous n’atteignons pas nos objectifs. Et quand on demande à ces personnes quels étaient ceux-ci, on se rend souvent compte qu’ils sont la plupart du temps non pas irréalisables, mais presque hors de propos. Certains se donnent pour objectif « d’avoir une maison, une belle voiture et un emploi important ». C’est un souhait louable et légitime, mais pour la plupart des personnes qui ne réalisent pas ce souhait, c’est un coup dur pour la confiance. Or, la définition d’une liste d’objectifs simples et accessibles permet une progressive montée de la confiance, et donc des résultats. Il s’agit d’un concept tout à fait lié à l’optimisme, consistant à accomplir de petits travaux du quotidien, comme par exemple « aider ses amis du mieux possible », « prendre du plaisir dans une activité sportive », « chercher à apprendre une nouvelle chose » ou bien « travailler à la cohésion de mon groupe professionnel », travaux qui apporteront bien plus de satisfaction et de confiance.
• Assumer ses résultats : Avant d’acquérir cette confiance en moi, j’étais une personne assez pessimiste, et surtout qui pensait que mes échecs n’étaient pas de mon fait, mais d’une cause extérieure. Voire de la fatalité. C’est un état d’esprit inutile qui ne vous rendra pas plus confiant, ni n’aidera à assumer vos prochains échecs. Nous apprenons de nos erreurs. Il ne s’agit donc pas « d’essayer », mais de « faire ». Il ne s’agit pas de différencier « l’acte » du « résultat », mais de les voir comme un ensemble.
Si vous obtenez de bons résultats, soyez fiers de les produire à votre entourage : le partage humble du succès fait office d’exemple. Si vous en obtenez de mauvais, assumez-les en montrant, contre mauvaise fortune, bon coeur. Ne vous cachez pas, ne mentez pas, une personne qui prend ses responsabilités et qui avoue « je me suis trompé, j’avoue avoir échoué. Mais on ne m’y reprendra plus sur ce sujet » montre une force de caractère et d’humilité assez rare. Et la confiance se fait rare de nos jours !
• Anticiper les résultats : vous connaissez l’effet Pygmalion ? Je vous avais expliqué qu’en communication non-verbale, quand on prenait quelqu’un pour un menteur, on avait tendance à provoquer chez lui des réactions non-verbales de menteur. Fort heureusement, l’effet inverse existe aussi : montrer de la confiance en l’autre, croire en notre réussite, montrer que l’on ne doute pas du travail accompli crée une réaction que ne bouderait pas les défenseurs de la psychologie positive.
J’ai fait cette expérience en médiation, de façon tout à fait involontaire. Une personne était très en colère contre une autre, elle se sentait insultée et incomprise. Nul n’arrivait à la calmer. J’utilisais pour ma part une méthode différente : je n’allais pas à l’encontre de la personne, mais je lui demandais sa version des faits. J’étais à l’écoute et sans lui donner raison ni tort, par un simple jeu de questions dont la personne apportait elle-même les réponses, celle-ci se calma d’elle-même. Elle s’excusa même plus tard auprès de ce qu’elle pensait auparavant être son « agresseur ». Par ce travail de médiation, j’ai créé un effet Pygmalion : mon calme et la relativisation du problème ont été contagieux parce que j’étais sincèrement à l’écoute. Et le résultat fut très vite visible !
Voilà qui conclut notre dossier thématique sur la confiance en soi. J’aurai peut-être l’occasion d’y revenir plus tard, mais je pense pour les prochains articles revenir sur le non-verbal et le langage corporel.
Profitez de cet article pour me poser vos questions sur la confiance en soi, sur vos propres problèmes (ou réussites) dans ce domaine.
Nous essaierons ensemble de réfléchir à des solutions envisageables.