Estime de soi et image de l’autre

Pensez-vous être du genre à ranger les personnes dans des catégories ?

Non, me direz vous ? Et pourtant, vous seriez bien le ou la seul(e) à ne pas le faire !

Nous avons tous vécu un épisode similaire, d’un ami vous présentant une personne tout en vous avertissant sur tel ou tel comportement. Vous préparant à cela, vous avez modifié votre propre attitude ou votre avis, qui n’auraient été certainement pas les mêmes sans votre ami.

C’est un fait qui a été mis en exergue par les psychologues sociaux par l’expérience de le Poultier, décrite ici en vidéo :

Ainsi, quand on demande d’étudier à partir du non-verbal le comportement de personnes, en donnant un contexte à chaque fois différent (la relation amicale ou la relation assistante/assistée), c’est le contexte qui déterminera le résultat de cette analyse. Comme vous le voyez expliqué dans la vidéo, les différences sont significatives, et vous pouvez observer dans le quotidien cette effet de catégorisation qui conduit souvent certains d’entres nous à des jugements hâtifs. Je vous invite à lire le journal sur les derniers événements pour voir les plus beaux exemples de catégorisations ethniques ou religieuses.

Nous même, nous plaçons nous dans des catégories ? Quelle image avons nous de nous même ? Est elle influencée par les autres ou le contexte ? On aurait tendance à croire qu’en ce qui concerne notre vision intérieure, elle n’est influencée par quiconque. Et pourtant, les psychologues ont fait cette expérience :

Le phénomène de comparaison social a pour origine une interprétation du non-verbal. Bien que dans le cas de la vidéo, nous aillons deux extrêmes avec Mr Bof et Mr Top, nous sommes perpétuellement en train de nous comparer. Notre estime et notre confiance en nous peuvent être alors plus ou moins fluctuante en fonction de notre interprétation.

La fluctuation de cet état d’esprit est connue aussi sous le nom d’effet pygmalion, ou effet Rosenthal. Une expérience est faite à partir de deux groupes de rats, que l’on confie à deux groupes d’étudiants. On dit au premier groupe que ce sont des rats sélectionnés et très intelligents, et au deuxième que ce sont des rats qui ne montrent aucun caractère exceptionnel. On demande ensuite à ces étudiants de les entraîner à progresser dans un labyrinthe.

Les résultats sont assez attendus : le premier groupe de rats montre des résultats exceptionnels, le second se montre très mauvais. Sauf que la subtilité est là : ce sont deux groupes de rats « identiques », à savoir qu’ils ne sont pas plus intelligents ou plus bêtes qu’un rat normal. C’est bien le comportement des étudiants envers l’animal, après qu’on leur a annoncé la spécificité du sujet, qui a rendu la performance ou l’échec possible.

Rosenthal a appliqué sa théorie au système éducatif avec sensiblement les mêmes résultats : la confiance que l’on met dans les capacités d’autrui révèle un meilleur potentiel.

C’est une chose aussi visible dans les valeurs. Voici une dernière expérience vidéo :

Ce qui m’a particulièrement marqué, c’est la 3eme phase de cette expérience, où l’on dit au sujet « qu’il est une personne bien » : cela pousse alors la personne à avoir une attitude honnête. C’est une expérience qui fait énormément réfléchir sur notre comportement et sur notre façon de communiquer à autrui : ouverture et confiance peuvent radicalement améliorer notre attitude immédiate et sur le long terme. Notre comportement, mais aussi celui des autres…

Les trois vidéos de cet article sont issues de Canal U, qui est la vidéothèque numérique de l’enseignement supérieur. C’est un site passionnant où vous trouverez des conférences sur beaucoup de sujets !

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