Aujourd’hui, nous allons parler de la peur de mourir. Comment ne plus avoir peur de la mort ? Comment gérer l’angoisse de mort ? Que faire pour se libérer de la phobie de la mort ?
J’ai longtemps eu vraiment très (trop) peur de la mort donc cet article me concerne et me touche particulièrement (tout comme celui sur les crises d’angoisse). Du coup, j’espère vraiment qu’il aidera certaines personnes qui traversent une mauvaise passe, comme cela a été mon cas.
Je vais parler tout d’abord de ce qu’est la peur pathologique de la mort (car une peur modérée est normale). Ensuite, j’expliquerai d’où peuvent venir les différents types de phobies de la mort. Enfin, je vous proposerai des solutions pour vous aider à vaincre votre angoisse de mort.
On ne maîtrise vraiment pas la mort, ni la sienne, ni celle des autres. Je pense qu’une vie saine, sans trop de prises de tête (inutiles) où on profite de la vie et de ses proches est une bonne thérapie irrationnelle à la peur de la peur. Il ne s’agit pas ici de faire n’importe quoi sans penser au lendemain mais d’apprécier les plaisirs simples et de ne pas gâcher les moments avec nos êtres chers. Je vais bien sûr développer ces idées ci-dessous.
Qu’est-ce que la peur pathologique de la mort ?
La peur de la mort est quelque chose de sain. C’est comme le stress, à faible dose. Cela nous permet de nous dépasser, de faire attention et de survivre. On parle d’ailleurs d’instinct de survie. Les gens qui s’en foutent de mourir ou même qui sont attirés par la mort me semblent beaucoup moins « normaux » que ceux qui en ont peur.
La peur de la mort à un degré « normal » est un sentiment partagé par la plupart des êtres humains. Tellement que la science travaille d’arrache-pied à trouver un moyen de rendre les hommes immortels. On entend d’ailleurs souvent dire que l’homme qui sera immortel est déjà né. Certains se font cryogéniser car espèrent revenir à la vie lorsqu’on sera capable de vivre éternellement (perso, je ne miserais pas sur ce genre de dispositifs car il y a le risque de ne vivre ni maintenant ni dans le futur si jamais y’a un accident avec le caisson).
Cependant, cette angoisse de mort (qui naît de la prise de conscience de la brièveté de la vie naturelle) peut devenir pathologique lorsqu’il est impossible d’occulter ces sombres pensées et qu’elles nous empêchent de vivre.
Comment s’appelle la peur de la mort ?
Etymologiquement, la peur de la mort s’appelle la thanatophobie. Ca vient du grec ancien, de « thanatos », la mort, et de « phobia », la peur…
Les animaux ont-ils peur de la mort ?
Certaines espèces ont un rapport particulier avec la mort, comme les cheveux (qui refusent de manger là où l’un des leurs est mort) ou les chats qui peuvent s’allonger sur le lit d’un mourant. On pourrait aussi citer les éléphants, les hippopotames, les dauphins…
Savent-ils ce qui se passe après, ce qui nous attend ? Quoi qu’il en soit, on ne peut pas savoir ce qu’il se passe dans leurs têtes mais les animaux ne semblent pas avoir vraiment peur de la mort (bien qu’ayant un instinct de survie). Pourtant, ils ont conscience de la fin puisqu’ils peuvent la sentir chez les autres (et sûrement chez eux).
Cela veut-il dire qu’ils savent au fond d’eux que rien de mauvais ne nous attend après la mort ? Peut-être que nous le savons nous aussi mais que notre « intelligence développée » nous fait trop penser et nous coupe de ces informations basiques mais précieuses. Peut-être que notre ego nous coupe d’un tout ou nous fait souffrir d’une peur de la mort ridicule.
Je trouve personnellement toutes ces idées assez rassurantes…
NB : les êtres humains ont toujours eu un rapport particulier avec la mort (à quasiment toutes les époques, on trouve des rites funéraires). Mais il est vrai que la science a contribué à laisser penser que la mort est quelque chose d’inconnu et d’incompris que les personnes peu spirituelles voient comme une fin pure et simple…
Les différents types de peur de la mort
Chez l’être humain, il existe principalement deux catégories de peurs de la mort.
La première, c’est la peur de la mort imminente. Elle se produit la plupart du temps durant une crise d’angoisse (voir mon article à ce sujet) ou durant des périodes où l’on est très anxieux.
La seconde, c’est l’angoisse de mort existentielle. Celle-ci nous fait réfléchir sur la vie et la mort, sur l’intérêt de vivre, etc. C’est une question d’ordre philosophique qui, bien que pouvant paraître légitime et intéressantes, fait vivre ceux qui y pensent trop dans un état de stress persistant.
Les deux types d’angoisse de la mort peuvent évidemment apparaître conjointement chez un individu.
Quoi qu’il en soit, souffrir d’une peur de la mort irrationnelle peut être très handicapant au quotidien. Parce que, paradoxalement, cela peut nous empêcher de vivre vraiment. Il faudrait vraiment arriver à vivre en mode carpe diem… à vivre sans regrets. Plus facile à dire qu’à faire ! 😉
Une des choses qui m’ont aidé à m’en sortir, c’est de regarder les statistiques. L’espérance de vie , en moyenne, est de 80 ans chez les hommes. Donc, à 29 ans, je ne devrais rationnellement pas trop m’en faire…
D’autres personnes peuvent être soulagées en décidant ce qu’ils souhaitent pour leur corps après leur mort, etc.
D’où peut venir l’angoisse de mort ?
Personnellement, j’ai peur de la mort. Aujourd’hui, encore un peu, j’ai peur de mourir. J’avais peur de mourir jeune, j’avais peur de mourir subitement, etc. La peur de la mort subite, c’est même quelque chose qui a été pathologique chez moi durant les périodes où je faisais beaucoup de crises d’angoisse. J’ai donc consulté plusieurs spécialistes pour essayer de surmonter cela et comprendre d’où cela venait.
La première hypothèse est que ça remonte à l’enfance et que je n’ai pas été assez curieux, je n’ai pas assez questionné mes parents sur la mort pour développer un rapport « sain » avec la grande faucheuse.
La seconde hypothèse est que je manque de confiance en moi au fond et/ou que j’ai du mal à lâcher prise. C’est quelque chose sur quoi j’ai travaillé avec le game durant de nombreuses années et il est vrai que le fait de « vivre à fond » et de « prendre des risques » m’a aidé dans ma thérapie.
La troisième hypothèse est que j’ai vécu un traumatisme m’ayant laissé un sentiment de culpabilité. Je pense ici notamment à la mort de mon grand-père dont j’ai eu du mal à faire le deuil parce que je m’identifiais beaucoup à lui. Il n’y a rien eu de spécial mais c’est vrai que lorsqu’un proche décède, on a parfois tendance à se dire que l’on aurait pu faire mieux, faire plus pour lui, etc.
La quatrième hypothèse est que j’ai peur de la mort de mes proches (père, mère, etc.) et que je n’arrive pas à me l’admettre à moi-même donc que je reporte cette angoisse sur ma propre fin.
La cinquième et dernière hypothèse c’est que c’est comme ça et puis c’est tout. Que je pense trop et parfois mon cerveau se branche sur des sujets pas très cool.
Quels sont les symptômes de la thanatophobie ?
Les symptômes les plus courants de la peur de la mort sont les suivants :
- Des pensées obsessionnelles, des ruminations.
- Des phobies et des TOC – troubles obsessionnels compulsifs (peur de la contamination, troubles alimentaires, etc.)
- De l’hypocondrie sévère (peur de toutes sortes de maladies, peur d’avoir un accident, etc.)
A noter tout de même que les études montrent que l’angoisse de la mort décroît au fur et à mesure que l’âge avance. En gros, l’angoisse de mort concernerait principalement les jeunes qui auraient encore beaucoup de choses à vivre et à faire. Les personnes se rapprochant vraiment de leur fin devenant de plus en plus philosophes à ce propos, c’est très rassurant…
Mais en même temps, on pourrait se dire que c’est « absurde » de penser à la mort quand elle a très peu de chances de nous concerner (quand on est jeunes) et de ne plus trop s’en faire quand ce sera un « problème » qui nous concernera.
Comment surmonter la peur de la mort ?
Pour surmonter la peur de la mort, il faut absolument prendre conscience que la mort est un phénomène ordinaire et naturel. Que quand on nait, on doit mourir… en gros, que la mort fait partie de la vie et que tout le monde meurt.
Or, la nature a tout formidablement prévu concernant la vie, elle a donc probablement tout prévu concernant la mort ! Epicure disait à propos de la mort « il est inutile d’y songer. Tant que nous sommes là, elle n’est pas ; quand elle est là, nous ne sommes plus. »
Pour ne plus avoir peur de la mort, les différentes religions peuvent aussi aider grâce notamment à la notion d’au-delà, comme le paradis. Si vous souhaitez vivre sereinement, je vous conseille par exemple de soigner votre karma dans cette vie, de faire le bien autour de vous, etc.
Je pense sincèrement qu’après la mort, nous devenons autre chose. On peut croire en la réincarnation. Ou à la vie éternelle. Mais on peut aussi penser que l’on deviendra de l’engrais pour un bel arbre. Ainsi, tout se transforme, rien ne se perd. D’une façon ou d’une autre, nous continuerons de participer à la beauté du monde…
Pour vaincre l’angoisse de mort, je pense qu’il faut également penser à ce qui se passera après. Prévoir son décès en faisant son testament peut aider (seulement si vous avez l’âge de faire ce genre de choses).
Que reste-t-il de nous après la mort ? Voilà une question très angoissante si on n’y répond « rien ». Laisser une trace de son passage sur Terre peut donc être une façon d’accepter un éventuel départ vers l’inconnu : une œuvre, une tombe, des enfants…
Enfin, une bonne façon de ne plus avoir peur de la mort, c’est de ne pas s’empêcher de vivre.
Livres sur la peur de la mort
Je vais vous conseiller ci-dessous des livres pour vous aider à ne plus avoir peur de la mort (ou bien pour apprendre à mieux vivre avec).
Il n’y a ni mort ni peur : dans ce livre pour vaincre la peur de la mort, Thich Nhat Hanh nous aide à accepter la mort comme une continuation, non comme une fin.
Raconte-moi la mort est un livre qui s’adresse plutôt aux enfants, pour parvenir à parler avec eux de ce sujet délicat…
Je pourrais citer aussi Ces morts qui vivent en nous (un livre qui aide à apprivoiser l’idée de la mort de nos proches), et Le Livre des morts tibétain (pour apprendre à contempler la mort).
Il y en a sûrement d’autres… donc n’hésitez pas à partager dans les commentaires ce qui vous a aidé à surmonter la peur de la mort.
Personnellement, c’est vraiment de faire une thérapie qui m’a aidé à relativiser et à m’en sortir donc n’hésitez pas à avoir recours à un professionnel de la santé si vous souffrez (il vous prescrira peut-être même un traitement). Le game (la communauté de la séduction) m’a aidé aussi à vivre vraiment et pleinement mais ce n’est pas conseillé pour tout le monde.
En espérant vous avoir aidé à vaincre la peur de la mort ou, au moins, vous avoir fait réfléchir sur l’existence !
Votre mentaliste,
Fabrice Julien